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Le test de grossesse est positif, maintenant que dois-je faire ?

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Elle était attendue depuis longtemps cette deuxième barre sur le test, elle est enfin là ! Mais maintenant que dois-je faire ?

Déjà, profitez-en pour passer un bon moment avec votre conjoint pour partager vos émotions, échanger sur ce que cette nouvelle implique et sur les craintes et peurs respectives qu’elle suscite. Ce moment restera probablement marqué dans votre mémoire de même que le ressenti que vous avez eu à ce moment-là, qu’il soit positif ou négatif !

Une fois ces premières émotions passées vous vous demanderez probablement ce que vous devez faire sur le plan médical. La grossesse, en France, est extrêmement suivie et vous allez devenir familière avec votre sage-femme, médecin ou gynécologue ainsi qu’avec votre laboratoire d’analyse pendant ces 9 mois !

Un bon point de départ consiste à prendre RDV avec l’un des trois professionnels cités ci-dessus qui vous aiguillera pour la suite. Entre maintenant et la naissance il faudra ainsi prévoir sept ou huit consultations prénatales (une ou deux au premier trimestre puis une chaque mois à partir du 4ème mois), trois échographies (proposées mais non obligatoires, une à chaque trimestre), un rendez-vous avec l’anesthésiste ainsi que des prises de sang. En parallèle de ce suivi médical, 8 séances de préparation à la naissance et à la parentalité seront proposées. Certains rdv pourront éventuellement être groupés ce qui nous fait un total de 10 à 20 rdv.

Cela peut paraître beaucoup et laisser penser qu’il pourrait y avoir des complications mais, rassurez-vous la grossesse est un processus naturel qui est la plupart du temps exempte de complications, c’est important de ne pas l’oublier pour ne pas se stresser inutilement. Quand il n’y a pas de risque identifié le suivi régulier peut-être réalisé par une sage-femme ou un médecin (généraliste, gynécologue médical ou gynécologue obstétricien). S’il y a un doute ou des risques avérés le relai sera passé à un gynécologue obstétricien. Ce suivi permet de limiter fortement les problèmes chez la maman et le bébé à naître, de s’assurer que l’environnement familial ne présente pas de danger pour eux et de préparer théoriquement à la parentalité. Ce dernier volet n’est pas forcément toujours traité de façon exhaustive et il ne faut pas hésiter à se renseigner en parallèle.

Les périodes auxquelles auront lieu ces rendez-vous sont[1] :

  1. Avant 10 Semaines d’Aménorrhée (SA), pour la consultation précoce (facultative);
  2. Avant 15 SA révolue pour la deuxième consultation prénatale pendant laquelle sera faite la déclaration de la grossesse à l’assurance maladie. Lors de ce rdv ou à la même période (plus précisément entre la 11ème et la 13ème SA + 6 jours) sera proposé une échographie de datation. Cet examen permet de dater la conception, de vérifier le nombre d’embryons présents et leur bonne implantation dans l’utérus ;

Ces deux premiers rdv seront aussi l’occasion de déterminer s’il y a un risque quelconque à considérer, d’informer sur la grossesse et les recommandations à suivre ainsi que sur le parcours médical à venir, de prescrire des examens sanguins et de débuter l’élaboration d’un projet de naissance.

  • Au début du 4ème mois (ou un peu avant si la consultation précoce n’a pas eu lieu) pour la troisième.
  • Au 5ème mois pour la 4ème. C’est à cette période (entre 20 et 25SA) que sera réalisée la 2e échographie éventuellement couplée à la consultation prénatale. Elle permet de vérifier la bonne croissance du fœtus, sa morphologie ainsi que l’endroit où se trouve le placenta.
  • Au début du 6e mois de la grossesse pour la 5ème,
  • Au début du 7ème mois pour la 6ème;
  • Au début du 8ème mois pour la 7ème. C’est lors de cette consultation ou à la même période (entre 30 et 35SA) que sera réalisée la 3ème et dernière échographie. Le rdv avec l’anesthésiste aura aussi lieu au cours de ce 8ème mois (même si vous souhaitez un accouchement physio)
  • Au début du 9ème mois de grossesse pour la 8ème et dernière.

Pour rentrer plus dans le détail sur le contenu des RDV, jetez un œil au document de la Haute Autorité de Santé (HAS) ici.

Il ne vous a pas échappé qu’on parle de Semaines d’Aménorrhée (SA), de Semaines de Grossesse ou de mois de grossesse. Les différences s’expliquent facilement mais embrouillent toujours un peu. La grossesse[2] est le développement de l’embryon dans l’utérus. Elle débute donc lors de la rencontre d’un spermatozoïde avec l’ovule. Le moment exact est difficile à dater car il faut connaître la date d’ovulation, la date exacte du rapport ayant engendré la fécondation et le temps qu’a mis le spermatozoïde fécondant à rejoindre l’ovule sachant que les spermatozoïdes peuvent vivre dans l’organisme féminin entre 2 et 5 jours [3]. L’échographie de datation en mesurant la longueur cranio-caudale[4], longueur entre le haut du crâne et les fesses, permet de connaître à plus ou moins 5 jours la date de conception.  Le comptage en Semaine D’Aménorrhée prend comme point de départ une date facile à identifier, celle du premier jour des dernières règles. Généralement il y a 15 jours d’écart entre les deux décomptes.

Pour vous y retrouver, ci-dessous l’équivalence entre les mois de grossesse et les semaines d’aménorrhée :

  • Premier mois de grossesse (de 0 à 4 Semaines de grossesse (SG)): de 2 à 6 semaines d’aménorrhée (SA)
  • Deuxième mois (de 5 à 8 SG): de 7 à 10 SA
  • Troisième mois (de 9 à 13 SG): de 11 à 15 SA
  • Quatrième mois (de 14 à 17 SG): de 16 à 19 SA
  • Cinquième mois (de 18 à 22 SG): de 20 à 24 SA
  • Sixième mois (de 23 à 26 SG): de 25 à 28 SA
  • Septième mois (de 27 à 30 SG): de 29 à 32 SA
  • Huitième mois (de 31 à 34 SG): de 33 à 36 SA
  • Neuvième mois (à partir de la 35ème SG): à partir de la 37ème SA

La naissance de l’enfant a lieu spontanément au bout d’une durée assez variable d’une femme à l’autre et est comptabilisée différemment entre les pays[5]. En France on considère que l’enfant est né à terme s’il arrive entre 37 SA+0 jour et 41 SA+5 jours.  

Et voilà, vous avez quelques bases pour attaquer votre grossesse. Soyez sure que vous n’allez pas vous ennuyer et qu’on va prendre soin de votre santé comme jamais auparavant !


[1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/suivi_des_femmes_enceintes_-_recommandations_23-04-2008.pdf
[2] https://www.docteurclic.com/encyclopedie/semaines-amenorrhee-grossesse-mois.aspx
[3] https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=5-choses-a-savoir-sur-les-spermatozoides#:~:text=La%20dur%C3%A9e%20de%20vie%20d’un%20spermatozo%C3%AFde%20est%20de%2030%20jours&text=Lorsqu’il%20y%20a%20eu,ovulation%20peut%20entra%C3%AEner%20la%20grossesse
[4] https://www.doctissimo.fr/grossesse/grossesse-mois-par-mois/duree-normale-grossesse
[5] https://www.doctissimo.fr/grossesse/grossesse-mois-par-mois/duree-normale-grossesse


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Toxoplasmose, salmonellose et listériose : pourquoi ces maladies sont-elles redoutées chez les femmes enceintes et comment s’en prémunir

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Toxoplasmose, salmonellose et listériose sont trois maladies dont on entend parler pendant la grossesse et c’est pour les éviter que sont conseillées certaines règles d’hygiène ou l’éviction de certains aliments. De quoi s’agit-il exactement, combien de nouveaux cas sont recensés par an pour chacune d’entre elles et quels sont les risques encourus par le fœtus si on les contracte pendant la grossesse ?

La toxoplasmose

La toxoplasmose[1] est une infection liée au parasite Toxoplasma gondii très présente en France. En 2003, environ 44% de la population française avait déjà été contaminées par le passé, le plus souvent sans le savoir. L’Anses estime entre 200 000 à 300 000[2] nouvelles infections chaque année ce qui donne une incidence[3] entre 300 et 450 nouveaux cas pour 100 000 personnes par an en considérant la population française à 67 millions de personnes.  

Si vous l’attrapez pendant la grossesse, des risques de parasiter le fœtus existent (29% en moyenne sur l’ensemble de la grossesse[4]) et sont d’autant plus importants que la grossesse avance car le placenta est de plus en plus perméable. Les conséquences sont plus graves si la maladie est attrapée en début de grossesse. Elle peut ainsi causer des lésions irréversibles dans le cerveau du fœtus ainsi que des lésions oculaires. Chaque années en France le nombre de contaminations se produisant pendant la grossesse est évalué à 2 700[5].Pour éviter de l’attraper on vous recommandera :

  • De consommer vos viandes et poissons bien cuits (parasite de la toxoplasmose tué à 67°[6]).
  • D’éviter les viandes salées ou fumées – cette « cuisson » ne détruit pas le parasite ;
  • De bien laver les fruits, légumes et herbes pour retirer toute trace de terre (qui pourrait être des restes de selle de félins ayant la toxoplasmose…) ;
  • D’éviter les fruits de mer cru, ils peuvent aussi être parasités par la toxoplasmose ;
  • De bien nettoyer votre plan de travail, vos ustensiles de cuisine et votre planche à découper au cas où vous auriez coupé des aliments contaminés avant cuisson;
  • De jardiner avec des gants et de bien vous laver les mains après (présence possible d’excréments de félins)
  • Si vous avez un chat, d’éviter de nettoyer la litière ou de le faire avec des gants. Notez toutefois que les chats d’appartement qui ne vont pas à l’extérieur et sont nourris par des conserves ou des croquettes ne sont pas touchés par le parasite.

La salmonellose

La salmonellose[7] est une infection provoquée par une bactérie du genre Salmonella présente dans l’intestin des animaux vertébrés. La transmission à l’homme se fait par l’ingestion d’aliments contaminés (volailles, œufs et produits laitiers) qui déclenche une gastro-entérite. Suite à une étude menée en 2008 en France, l’incidence est évaluée à environ 307 nouveaux cas pour 100 000 personnes par an en France. Chez la femme enceinte, la maladie peut déclencher des contractions et même un accouchement prématuré dans les cas les plus graves[8]. Pour s’en prémunir :

  • Comme pour la toxoplasmose, bien cuire les viandes (au moins 65° pendant 5 à 6 minutes).
  • Conserver les œufs au réfrigérateur et éviter de les manger crus ou peu cuits (comme dans la sauce carbonara ou dans la mousse au chocolat).

La listériose

La listériose est une infection grave, d’origine alimentaire, due à la bactérie Listeria monocytogenes. Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement, un accouchement prématuré ou une infection néonatale grave. En France, la maladie reste rare avec une incidence de 5 à 6 cas par million d’habitants. Cette bactérie a la capacité de coloniser les sites de fabrication des aliments[9]. Pour éviter de contracter cette maladie on vous recommandera :

  • D’éviter la consommation des produits de charcuterie en gelée, de rillettes, pâtés, foie gras, fromages au lait cru, fromages à pâte molle, poissons fumés, coquillages crus, surimi, tarama, graines germées crues…
  • Comme pour la toxoplasmose, de bien cuire les aliments d’origine animale, de laver soigneusement les légumes et les herbes aromatiques et de bien nettoyer les ustensiles de cuisine après utilisation.
  • De réchauffer soigneusement les restes alimentaires et les plats cuisinés avant consommation ;
  • De nettoyer fréquemment le réfrigérateur et de s’assurer que sa température est suffisamment basse (4°C) ;
  • De respecter les dates limites de consommation.

Toxoplasmose, salmonellose et listériose peuvent avoir des conséquences graves pour les bébés à naître. La deux premières ont des incidences similaires entre 300 et 450 nouveaux cas par an pour 100 000 (~3 à 4 nouveaux cas pour 1000 personnes par an) tandis que la listériose est plus rare avec 5 à 6 nouveaux cas pour 1 000 000 (soit 1000 fois moins importante que les deux premières). Il semble ainsi plus prudent de bien respecter les recommandations pour la toxoplasmose et la salmonellose. Pour la listériose, il est aussi plus prudent de les respecter mais, son incidence étant plus faible, ne vous rendez pas malade s’il vous arrive de faire quelques petits écarts ce ne serait vraiment pas de chance qu’il vous arrive quelque chose cette fois-là si vous faites globalement attention.

Comme toujours, à votre bon sens et surtout, soyez à l’aise avec ce que vous faites c’est le plus important!


[1] https://www.anses.fr/fr/system/files/MIC2010sa0274Fi.pdf
[2] https://www.anses.fr/fr/content/toxoplasmose
[3] L’incidence mesure le nombre de nouveaux cas d’une maladie pendant une période de référence, souvent un an. Source : https://www.vocabulaire-medical.fr/encyclopedie/226-frequence-incidence-occurrence-prevalence#:~:text=De%20mani%C3%A8re%20plus%20pr%C3%A9cise%2C%20l,cela%20pendant%20une%20p%C3%A9riode%20donn%C3%A9e.
[4] anses
[5] https://www.anses.fr/fr/content/toxoplasmose
[6] https://www.anses.fr/fr/system/files/MIC2010sa0274Fi.pdf
[7] https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/salmonellose
[8] https://www.parents.fr/grossesse/sante/maladies/salmonellose-pendant-la-grossesse-precautions-risques-et-symptomes-332367
[9] https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/listeriose#prvention

 


J’ai récemment appris ma grossesse et bien que désirée je ne ressens pas le bonheur intense auquel je m’attendais, est-ce normal ?

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Vous avez récemment appris que vous attendiez un enfant, vous ne réalisez pas trop et ne savez plus si c’est finalement une bonne ou une mauvaise nouvelle… Vous avez parfois un sentiment de malaise dans des situations pourtant anodines, ressentez de la tristesse, des angoisses, de la colères ou tout autre signe montrant que quelque chose ne va pas alors que vous vous seriez attendue à ressentir le bonheur le plus intense qu’il soit. Pas de panique, c’est normal !

Tout l’équilibre qui s’était établi en vous construisant autour de votre statut « d’enfant de » va se retrouver chamboulé en passant à celui de « parent de ». En effet, la grossesse s’accompagne d’une gestation psychique définie par Benoit Bayle comme « une période de crise identitaire et de maturation psychologique pour la femme qui devient mère » [1] , elle comprend trois phases[2] :

  • la première consiste à confronter le souhait de grossesse à sa réalisation concrète[3] en intégrant ce que cela implique pour la femme pour sa vie quotidienne, sa relation à elle-même et avec son entourage. Plus la grossesse arrive rapidement après l’arrêt de la contraception moins cette phase a été démarrée en amont et plus rude peut-être le choc lors de sa découverte;
  • la seconde est celle au cours de laquelle la femme enceinte commence à se représenter l’enfant et à y penser régulièrement en imaginant à quoi il pourrait ressembler. C’est souvent à cette période que les mouvements du fœtus sont ressentis par la future maman.
  • La troisième correspond à la prise de conscience de l’individualité de l’enfant à naître et de la séparation physique qui va bientôt se produire. C’est là que l’enfant commence à parfois devenir gênant pour la maman en bougeant à des moments où elle veut se reposer ou encore en la limitant dans ses mouvements.

Ces étapes sont vécues différemment d’une femme à l’autre en fonction de leurs histoires affective, relationnelle et corporelle. Ainsi, pas d’inquiétude si vous ne ressentez pas la plénitude que vous auriez imaginée c’est normal et vous êtes loin d’être la seule dans ce cas. La bonne nouvelle c’est que vous avez 9 mois pour les traverser et que ça peut être l’occasion de vous attaquer à vos petits démons intérieurs pour vous sentir parfaitement bien à l’arrivée de bébé.

Concrètement, comment faire pour avancer et me sentir mieux?

Pour mettre de l’ordre dans vos idées, commencez par dresser la liste de ce qui vous chagrine avec cette grossesse. Soyez honnête avec vous-même et n’ayez pas honte des pensées qui vous traversent l’esprit même si elles vous semblent déplacées, injustes ou inhumaines envers votre entourage ou ce fœtus qui est en vous. En face de cela mettez toutes les raisons qui vous ont poussées à vouloir cet enfant.

Allez-y, prenez une petite dizaine de minutes à le faire, ça vous soulagera.

Alors, qu’avez-vous trouvé ? Il est probable que votre liste des inquiétudes soit plus longue que celle des côté positifs. Normal, il est plus facile de concevoir ce que vous allez perdre que ce que cet enfant va vous apporter, surtout si personne dans votre entourage très proche n’a encore d’enfant. Quelques thèmes assez communs peuvent-être la peur de l’accouchement, du changement de vie, du changement de relation avec votre conjoint ou vos amis, de l’envahissement possible des grands-parents, l’inquiétude de ne pas être à la hauteur, de ne finalement pas pouvoir concilier un enfant avec la vie que vous voulez mener  ou avec votre travail, de ne pas pouvoir lui offrir tout ce que vous voudriez ou encore,  la crainte de ne plus avoir de temps pour vous ou de perdre votre féminité…

Vous en avez certainement plein d’autres qui ne sont pas listés, si ça vous tente de les partagez, n’hésitez pas à écrire ici.

Poser sur le papier des inquiétudes qui taraudent aide généralement à se soulager, à relativiser et à se concentrer sur les solutions plutôt que de rester fixée sur les problèmes. Le temps fera son office et vous trouverez vos réponses au fur et à mesure que vous passez les étapes de la gestation psychique.

En parallèle, n’hésitez pas à lire du contenu,  des livres ou des témoignages de personnes s’étant posé les mêmes questions que vous. Aussi, osez en parler autour de vous. Echanger avec votre conjoint peut être un bon moyen pour vous soulager, vous rapprocher encore plus, et pourquoi pas lui permettre d’exprimer aussi ses inquiétudes et d’avancer ensemble dans la « préparation du nid[4] ». Votre mère peut être une bonne interlocutrice pour trouver un écho à vos questions car il est probable qu’elle soit passée par des questionnements similaires à l’époque[5]. Le reste de votre entourage peut aussi vous aider en écoutant vos inquiétudes et en partageant leurs réflexions. Si vous ne vous sentez pas de partager cela avec vos proches, l’aide de professionnels formés aux questions liées à la parentalité peut être très bénéfique comme des doulas, psychologues, sophrologues ou hypnothérapeutes spécialisés en périnatalité/grossesse. Des associations sont aussi à votre écoute, vous trouverez beaucoup de numéros par région sur ce site.

Pour aller plus loin dans le travail sur vous

Si vous souhaitez profiter de votre grossesse pour faire le point sur vous, vous assurer que vous êtes bien dans vos baskets et travailler sur vos points durs avant l’arrivée du petit bout, prenez votre longue (ou pas…) liste d’inquiétudes et analysez-les une par une en vous posant la question « pourquoi ? » et à chaque réponse, creusez toujours un peu plus en vous redemandant « pourquoi ? ». Laissez venir les associations d’idées de façon spontanée, sans chercher à les contrôler. Cherchez aussi à identifier les émotions que vous ressentez pendant ce questionnement « qu’est-ce-que je ressens ?».

Si vous êtes vraiment honnête avec vous-même vous pourrez probablement mettre à jour des blessures[6] enfouies qui se réveillent avec l’annonce de la parentalité. Un parent absent dans votre enfance, de l’injustice, des traumatismes vécus que vous pouvez avoir peur de reproduire ou peut-être encore plein d’autres choses intimement liées à votre vécu.

Prenez maintenant le temps de digérer chaque point que vous avez soulevé, avoir identifié les nœuds est déjà énorme et représente un grand pas vers l’acceptation et la sérénité que vous ressentirez une fois votre travail terminé. Revenez-y régulièrement et cherchez des solutions à ces points durs et faites-vous aider par des professionnels si besoin (psychothérapeute, hypnothérapeute ou kinésiologue). Gardez en tête que ce travail peut-être long (plusieurs mois) donc faites preuve de patience. Ne soyez pas surprise de passer par des phases de déni et/ou de colère, de souffrance parfois  aussi pour finir par l’acceptation[7]. Par certains aspects, faire face à ses blessures profondes peut s’apparenter à traverser les étapes d’un deuil.

Même avec une enfance heureuse certaines situations ont pu vous blesser et rester des cicatrices qui se rouvrent en situation extrême (et la parentalité à venir peut en être une). Plus vous serez sereine, débarrassée de tous les sacs à dos que vous pourriez porter depuis des années, meilleures seront les conditions dans lesquelles vous accueillerez puis élèverez votre enfant.  En harmonie avec vous-même vous douterez moins de vos choix tout en sachant vous remettre en question si nécessaire et vous serez à coup sûr une très bonne maman et une femme épanouie !


[1] https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/developpement-personnel/modifications-psychiques-durant-la-grossesse-1761.php et http://benoit.bayle1.free.fr/denigrossesse.pdf
[2] http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychologie/cours/grossesse.htm et https://www.yapaka.be/content/les-%C3%A9tapes-psychiques-de-la-grossesse
[3] https://www.cairn.info/revue-dialogue-2002-3-page-42.htm
[4] Ma belle mère
[5] et [6] Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même – Lise Bourbeau.
[7] Reformulation des étapes de guérison proposée par Lise Bourbeau dans « les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même »